(a girl is a goddess if she lets the light rush in)

she smiles -
and the universe crumbles

nom complet : boom, car crash. et le patronyme délicat qui sonnait doucement comme la cloche de la maison prend un air morbide d'enterrement. stirling, qu'elle hurlait, avec un sourire idiot lui mangeant la moitié du visage. stirling, qu'elle chantait tout le temps quand on l'appelait, parce qu'elle était fière et fière et... en deuil. elle chuchote, maintenant, nash. elle ne dit plus natasha stirling mais nash, juste nash, parce que la famille c'est sacré et c'est volé et ça ne compte pas, une fois la tête explosée par le pare-brise fracassé.  ◦ âge, date et lieu de naissance : vingt-deux années délicates qui semblent à peine peser sur son visage enfantin. elle est solaire elle est jeunesse, avec ses grands yeux et ses lèvres couleur de printemps. elle a goûté à la fontaine de jouvence, la môme, comme elle fait souvent: sans réfléchir, le matin d'un treize février. tout cela au scripps mercy hospital de san diego, comme sa famille avant elle. ◦ origines et nationalité : il y a du sang mexicain et américain, anglais et écossais dans les veines de la gamine. ça s'entend parfois à sa voix, ça se voit rarement à son visage. ça se sait à ses goûts, cependant, pour les épices et le thé. son amour irrémédiable du bubble gum et des burgers. cependant, comme le reste de la famille, elle est américaine et ne rêve pas vraiment d'ailleurs. nash, elle sait que le monde est grand et elle est d'accord avec le fait qu'il lui échappe. non. nash, ce qu'elle veut, c'est tomber et qu'on la rattrape. ◦ statut civil et orientation sexuelle : des ombres mouvantes qui se multiplient et s'additionnent, tout cela dans le silence des nuits solitaires. des poitrines délicates et des corps musclés, des elle qui murmurent contre sa gorge et des il tout contre sa nuque. nash, elle est jeune et elle aime. d'ailleurs, ça fait rire ses amis, ça fait rire sa famille, elle tombe amoureuse de tout. surtout de rien. elle a le coeur frivole et l'amour fragile. ◦ occupation et situation financière : maintenant que papa et maman sont loin, c'est dur chez les stirling. c'est tellement dur que nash, elle a arrêté ses études et elle a dit, fuck it. elle a fait tout les jobs possibles; d'abord, elle était serveuse mais trop maladroite pour garder le plateau sur sa main, elle a été virée. ensuite, on l'a engagée pour tondre les pelouses mais voyez, la môme, elle n'aime pas le soleil. des coups partout, comme des blessures, comme des suçons, alors elle a quitté son job sans regarder en arrière. après ça, elle a fait vendeuse de ticket dans un festival, chaque été. c'était son préféré; comme ça, elle est retombée amoureuse de la musique, encore et encore. elle a eu son premier amour là-bas, un joueur de guitare qui chantait comme s'il avait vu le paradis et qu'il en était revenu. mais les étés ne durent pas et vendre des tickets, ça ne paie rien. alors elle est devenue femme de chambres dans un hôtel et comme elle est mignonne, elle a gagné des étoiles. d'abord c'était un peu le coin qui craint où les gens ne s'arrêtent pas avant de finir dans l'hôtel de centre-ville hyper huppé où les rockstars aiment cracher. puis vient l'annonce dans le journal et nash qui arrête tout pour devenir baby-sitter. à côté de tout ça, depuis des années, elle est musicienne. elle rêve de gloire et d'oreilles attentives. ◦ situation familiale : il y a deux aînés: ryke, marley. puis il y a elle et chet, des jumeaux. et enfin y'a bébé dylan, qu'on attendait pas vraiment. quand on demande à nash, c'est ce qu'elle répond. drama queen ferme sa bouche quand la famille est mentionnée parce que ça l'attriste, parce que ça la dégoûte de devoir les mentionner. les fantômes, les oubliés, ceux qui se sont envolés trop vite, pour rien. un accident de voiture. c'est triste et les gens disent désolé mais personne ne l'est et ça l'énerve, la môme. alors maman et papa, elle n'en parle pas.  ◦ traits de caractère : débrouillarde - intelligente - maligne - impulsive - imprévisible - rancunière. ◦ groupe : we'll never be satisfied.

let's talk about spaceships
bubblegum bitch, marina and the diamonds ◇ fraise, citron, menthe, cerise et même barbe à papa, nash ne raffole que de ça: ses foutus chewing-gum aromatisés qu'elle paie avec le peu d'argent qu'elle gagne. son sourire délicat faussé par le bruit qu'elle fait, concentrée, quand elle mâche son bonbon. toujours un dans la bouche, même quand elle chante, même quand elle joue. elle mâche et elle mâche tant qu'elle en oublie qu'elle mâche. c'est pour ça qu'elle garde les cheveux relativement courts: plus d'une fois, elle s'est retrouvée avec sa dernière trouvaille (mangue, banane) dans ses longues mèches. elle n'a jamais eu autant le coeur brisé qu'en voyant les ciseaux arriver.

play with fire, the rolling stones ◇ nash, elle est solaire, elle est lunaire mais diable ce qu'elle peut-être rancunière. la môme, elle pense que tout le monde mérite une seconde chance, que ça devrait marcher comme ça, que la pénitence devrait être accessible à toutes les pauvres âmes damnées. mais il y a aussi son petit coeur de croyante qui commence à s'essoufler: nash, faut pas essayer de la doubler deux fois. parce qu'après la seconde chance passée, il n'y en a pas trois. elle vous attrape comme un de ses chewing-gums, vous mâche un moment et vous recrache dédaigneusement. le bitch du bubble-gum trouve enfin sa signification dans ses moments: elle est gentille, elle mord rarement, mais elle a les termes acides des poètes incompris et hésite rarement à utiliser ses poings pour appuyer ses mots.

home, gabrielle aplin ◇ on toque à la porte et nash, elle se dit, c'est maman et papa qui rentrent et je vais pouvoir que leur dire que je n'ai pas gagné au concours mais que c'est pas grave, maman peut toujours me faire des cookies pour me remonter le moral. puis chet m'a déjà acheté des chewing-gums, je vais survivre. bref, nash, elle se dit tellement de choses qu'elle ne comprend pas trop quand ryke arrive avec des policiers, mines désolées. elle entend des mots qui volent, des mots innocents, des mots qui ne chantent pas une seconde mais qui agonisent dans les gorges des messagers de la mort. papa et maman sont morts. dans un accident de voiture. boom. plus rien. et comme le pare-brise, la famille a failli voler en éclat: trop de responsabilités sont tombées sur les épaules de ryke et marley. pourtant ils ont tenu bon et nash, elle a essayé d'aider. jusqu'à ce qu'elle puisse arrêter ses études, elle aidait ryke dans le garage parce qu'elle sait utiliser ses deux mains, nash, papa lui a montré. elle le fait encore le week-end, elle vient voir les voitures, passe ses mains sur les carcasses métalliques et essaie de se souvenir de ce que papa disait. puis, comme le garage tremblait un peu sur ses fondations, nash, elle a essayé de leur faire gagner de l'argent autrement; elle a enchaîné les petits boulots, elle a serré les dents quand rien ne lui plaisait. elle a joué dans le métro, dans la rue, pour son argent de poche de la semaine. elle essaie de demander le moins possible à ses aînés. quand elle a quitté la maison familiale, il y a un an, ça lui a déchiré le coeur.

video games, lana del rey ◇ nash, elle est de ceux qui se foutent des préjugés. elle a l'amour facile, l'espoir heureux. elle aime tout le monde. elle embrasse comme elle joue de la guitare: tout en douceur, avec agilité. elle joue de ses amants comme elle fait du piano: les endroits où appuyer, elle les connaît par coeur. et ses murmures contre la nuque de l'inconnue de cette nuit sont honteusement mélodieux. nash, elle aime le monde un peu trop fort et tombe trop souvent des hauteurs. c'est pour ça qu'elle fait attention, parce qu'on lui a dit qu'à trop jouer, elle finirait par se faire avoir.

jealous guy, john lennon ◇ c'est une insatisfaite, nash. elle a la haine, parfois. quand elle regarde dean qui étudie la musique alors qu'elle, elle a dû apprendre toute seule parce que personne ne pouvait payer, parce qu'elle ne voulait pas imposer ça à ryke et marley. puis, pour être honnête, l'école ça n'a jamais été son truc. nash, elle n'apprend pas comme tout le monde. elle le fait seule, à son rythme. elle est intelligente et débrouillarde mais n'a aucun foutu sens académique. elle peut vous ouvrir n'importe quelle serrure les yeux fermés mais est incapable de retenir les grandes dates de l'histoire américaine. elle est capable d'apprendre toute une langue étrangère en écoutant des chansons et regardant des séries, mais mettez-la dans une classe et elle n'aura aucune bonne note. elle est jalouse pour du vent, la môme. puis nash, elle regarde aussi son jumeau, chet, et elle se demande ce qu'elle a fait de mal pour qu'il ait tout le talent et les opportunités alors qu'elle, elle est encore personne. ça la rend malade, parfois, quand elle sait qu'elle est l'impulsive du groupe, le papillon du clan. c'est elle, qui saute d'occasion en occasion, qui change de job comme elle respire, qui n'a aucune habitude, très peu de points fixes. c'est elle qui respire la liberté et pourtant, elle se sent tellement piégée avec toutes ces choses qu'elle veut et ne peut pas accomplir. elle est babysitter et fauchée alors que son frère s'apprête à toucher les sommets. ça ne change rien au fait qu'elle les aime plus que tout, qu'elle vendrait tous ses instruments pour les aider si jamais ils en avaient besoin. elle est prête à tout pour sa famille, nash, même si elle est triste parfois qu'ils n'aient pas une vie trois étoiles.

another love, tom odell ◇ quand elle a vu l'annonce, le nom leon brigham étalé sur le journal devant elle, la môme a cru a une hallucination. après un coup de fil au numéro indiqué, précisant bien que oui, elle, nash stirling, est très intéressée à l'idée de devenir baby-sitter et n'a aucun (holy shit) problème avec le fait de s'installer chez lui et oui, elle est disponible pour un entretient la semaine prochaine et oh. my. god. nash est obligée de respirer et de comprendre que ouep, son producteur de musique préféré va bientôt la recevoir et oui, c'est bien lui qui cherche une baby-sitter. nash, elle n'a aucune expérience avec les enfants mais ça ne la freine pas vraiment. elle y va tout sourire, explique qu'elle a une petite soeur et que well, elle a dû s'en occuper. un peu. de temps en temps. il y a des années. mais qu'elle est motivée et est toujours désireuse d'apprendre. ça doit être son sourire qu'il l'a charmé, plus que ce ne sont ses compétences, parce que leon finit par l'engager et quelques jours plus tard elle se retrouve chez lui. ça, c'est arrivé il y a quelques mois. nash pensait qu'elle détesterait le job mais elle adore la môme, et apprend aussi à apprécier le papa qui n'est rien de ce qu'elle pensait. il a la mine de l'artiste meurtri et nash, curieuse, elle veut tout savoir sur ses blessures. elle voudrait se poser, un jour, et lui demander ce que la vie a bien pu lui faire pour le briser autant. le problème, c'est que nash, elle veut aussi le faire asseoir un jour et lui dire, écoute ça. alors qu'elle a sa guitare entre les mains et une chanson inventée contre les lèvres. le soucis, c'est qu'elle ne veut pas l'entendre dire, dégage, parce qu'elle n'est pas là pour le job, n'est pas là pour sa fille, n'est là que pour lui et ce qu'il pourrait lui apporter. même si sa motivation devient de plus en plus flou pour elle, si elle lui demandait un service, nul doute qu'il verrait clair dans son jeu. et ça la terrifie.