Un vieux débris a aussi besoin de liens !

Mariage foireux. Il entendait presque feuler la chatte mécontente qui se tenait dans son dos, fixant son corps simplement glissé dans un pantalon, les cheveux encore humides de la douche qu'il venait de prendre. « Du parfum bon marché ? » l'entendit-il faire remarquer, tandis qu'il se versait un verre de scotch. Il n'avait pas besoin de la regarder pour savoir qu'elle venait de humer la chemise qu'il avait abandonnée au sol dans leur chambre. Mais cela ne le perturbait pas. Elle cherchait toujours la saveur de ses infidélités, lui en avait perdu le fil. Ils s'étaient mariés, aimés sensiblement, mais pas assez pour que cela perdure au-dessus des reproches, des craintes malsaines de celle qui l'avait presque poussé sans même s'en rendre compte, entre les cuisses d'autres femmes moins emmerdantes que la sienne. Il tenait à elle, pourtant, préférerait continuer à lui dissimuler la vérité, à lui cacher ses infidélités, à la toucher comme autrefois. Parfois il y arrivait. Parfois seulement. « Tu te fais des idées. » répliqua-t-il d'un timbre sourd, avant de porter la liqueur à ses lèvres, pivotant sur lui-même pour la regarder d'un regard froid. « Des idées ? » qu'elle hurlait à présent, lui jetant au visage la chemise qu'il réceptionna sans effort. Mais cela donna le temps à sa femme de combler la courte distance entre eux, et de le gifler. Une fois. la seconde n'eut pas l'occasion d'atteindre sa cible, James lui saisissant le poignet. Lâchant son verre qui éclata au sol la seconde suivant ses doigts incrustés dans le second poignet de son épouse pour retenir le coup qu'elle tentait de lui porter. « Arrête-ça ! » Un claquement sur sa langue, alors qu'elle éclatait de rire. « Tu sais ce que ça fait d'être prise pour une conne ? Que tout le monde sache... » « Personne ne sait. » l'interrompit-il, remarquant l'éclat de victoire douloureuse dans les prunelles de celle qui portait l'alliance de leur mariage parti en vrille. « Tu vois. » que t'en baises d'autres. L'accusation qu'elle ne prit pas la peine de terminer. A quoi bon ? Ils le savaient tous les deux, qu'il allait satisfaire ses besoins avec d'autres. Qu'il ne l'avait jamais assez aimée pour ne rester qu'avec elle. Pourtant, avant qu'elle ne soit harpie, il lui avait été fidèle, se glissant nuit après nuit contre son corps chaud qu'il désirait, alors qu'aujourd'hui il lui arrivait de ne ressentir aucun besoin, alors que sa pine fonctionnait pourtant comme au premier jour, celles avec qui il avait eu des liaisons pouvaient le crier, l'affirmer, se venter de la vigueur de l'homme viril qu'il restait. « Tu as bu. » « Toi aussi. » rétorqua-t-elle d'un sourire désabusé, mais James voyait surtout qu'elle était saoule, qu'elle en avait peut-être trop vu, deviné, qu'elle ne pouvait que désirer noyer sa jalousie dans une liqueur quelconque. « Tu es pathétique. » souffla-t-il enfin, tout en la soulevant dans ses bras, d'un coup d’œil, il emprunta le chemin le moins dangereux pour ses pieds nus parmi les débris de verre, avant de l'emporter en direction de leur chambre, de leur lit. Elle se laissait aller contre lui, inspirant son odeur, ses doigts glissant sur sa peau nue, et lui, bien trop conscient de l'apaisement que cela lui procurait la gardait précieusement contre lui. Mais ils atteignirent les draps sur lesquels il la déposa, prêt à l'abandonner. Mais elle le retint, ses bras refusant de se décrocher de sa nuque. « James... je ne te laisserai jamais me quitter. » Les mots sont clairs, distincts, dans la bouche alcoolisée. Et James la fixait, d'abord silencieux, il acquiesça d'un signe de tête. « Je sais. » Comme un code mystique, cela délia les doigts de l'épouse et il put se redresser, la fixant attentivement. Il n'était pas assez idiot pour ne pas savoir qu'elle lui refuserait la moindre signature, qu'elle lui briserait les couilles jusqu'à ce qu'elles soient inutilisables par une autre, plus que de voir leurs alliances, ne signifiant pourtant plus rien, se dérober de leurs annulaires. L'image. Il n'y avait que ça de vrai. Mais il n'était pas heureux. Non, il ne l'était pas.