here without you. #avalon.

i won't give up on us, even if the skies get rough.
i'm giving you all my love, i'm still looking up.

- Hey. Soufflait-il alors qu'elle ouvrait à peine les yeux. Son cœur battait encore la chamade, même si ça faisait des heures qu'il était assis ici à attendre. Il avait débarqué à l'hôpital en trombe. La poitrine prête à exploser il avait couru aussi vite que possible dans les couloirs afin de trouver le médecin qui l'avait appelé. Quand il s'agissait de Jude, il perdait ses moyens. Il se trouvait même ridicule d'avoir agit de la sorte, elle n'allait pas bouger, elle allait bien lui avait dit le médecin. Mais il n'avait pas pu s'empêcher de s'inquiéter lorsqu'on lui avait qu'elle était hospitalisée. Un sourire étirait doucement ses lèvres. Le numéro à contacter en cas d'urgence était le sien. Ca l'avait toujours été. - Ne change rien. Tu veux mettre qui à ma place ? La question pouvait paraître idiote. Elle pouvait mettre Ash, bien sûr, mais elle ne le ferait pas. Ce n'était pas pareil. Soulagé de la voir réveillée, il caressait le dos de sa main qu'il tenait précieusement. Il y déposait un baiser sans la lâcher du regard. Elle lui avait fait peur. Cet appel lui avait peur. Toutes sortes de scénarios s'étaient montés dans son esprit. Dans ce genre de situation, on s'imagine toujours le pire. Elle tentait ironisait la situation en disant que c'était digne d'elle, de faire une sortie époustouflante. Il n'avait pas réagi tout de suite, ça ne le faisait pas rire. Absolument pas. Le regard qu'il lui adressé en disait long ce qu'il pensait. Alors il n'avait rien dit, il avait juste détourner le regard pour le poser sur le mur trop blanc sur sa droite. Secouant la tête de gauche à droite, comme pour appuyer ses pensées. Elle n'était pas encore un fantôme. Un nouveau rire retentissait dans la pièce. Toujours pas le sien. Le souffle coupé, il avait attentivement écouté les explications du médecin. Ses jambes s'étaient affaiblies, il n'avait pas entendu les derniers mots prononcés par le médecin, tout semblait s'écrouler autour de lui. Il savait. D'un geste vif, il retirait sa main et se levait ne pouvant plus tenir en place assis. - Tu te rends compte de ce que tu dis, Jude ? lâchait-il en passant une main dans ses cheveux mal coiffés. Il essayait de rester neutre, il ne voulait pas que sa voix tremble malgré sa gorge nouée. - Les médecins m'ont tout expliqué. Il marquait une pause tentant de récupérer son souffle. - Tu le savais ? Il ne pouvait supporter l'idée qu'elle savait pour sa maladie et pour l'enfant sans pour autant lui en parler, à lui. Ils s'étaient toujours tout dit, même les choses les plus difficiles, ils ne se cachaient rien, ils n'avaient aucun secret l'un pour l'autre. Du moins, c'était ce qu'il pensait avant d'entrer dans cette chambre d'hôpital. - Non, ça ne va pas. Tu- Il ne finissait pas sa phrase ne sachant pas quoi dire de plus pour se justifier. Certaines choses lui étaient impossibles à dire. Il ne pouvait pas dire à voix haute qu'il ne lui restait que peu de temps à vivre, car c'était comme rendre les choses réelles et il ne l'acceptait pas. Elle ne pouvait pas partir, le laisser seul. Elle n'avait pas le droit. Toute son existence, elle avait été là, à ses côtés, il ne s'imaginait pas une seule seconde sans elle.  

i won't give up on us, even if the skies get rough.
i'm giving you all my love, i'm still looking up.

Il avait l'impression de la connaître depuis toujours, peut-être même avant même de se connaître lui-même. L'environnement du foyer dans lequel ils avaient grandi et leurs vies chamboulées par des parents incapables les avaient rapprochés. La relation qu'il entretenait avec elle, il ne l'avait avec personne d'autre. Il lui suffisait de plonger son regard dans le sien pour comprendre ce qu'il avait en tête, ce qui le perturbait, ce qui le tracassait. Elle était la seule à réellement saisir ce qu'il ressentait sans même qu'il ne parle, elle avait toujours été celle qui le remettait dans le droit chemin quand il perdait le cap. Elle était son repère, son pilier et ce depuis toujours. Après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble, ils ne pouvaient qu'en sortir aussi proches. Même ses ex-femmes avaient parfois eu du mal à accepter leur relation, autant parce qu'ils avaient eu un aventure que parce qu'elle faisait partie intégrante de sa vie. Pas d'Avalon sans Judith. Il avait donc du mal à imaginer qu'elle lui avait caché des nouvelles aussi importantes ; une maladie et une grossesse. Son regard se posait sur leurs mains à nouveau enlacées, il ne pouvait pas lui refuser, c'était plus fort que lui. Elle avait besoin de lui, il le sentait. Sans hésiter une seule seconde, il prenait place à ses côtés sur le lit. Passant son bras autour de ses épaules, il se rendait compte qu'il avait réellement cru la perdre. Il soupirait lorsqu'elle lui disait qu'elle ne le savait pas pour tout ce que le médecin lui avait dit. Soulagé, rassuré même. Il lui en aurait certainement voulu. Pas pour longtemps comme d'habitude, mais il aurait été déçu qu'elle ne se confie pas à lui, ou même qu'elle ait hésité ne ce serait-ce qu'une seconde à lui parler. Il fronçait les sourcils d'incompréhension. - Tu aurais pu m'en parler. Soufflait-il. Il avait voulu lui dire qu'elle aurait du voir un médecin plutôt si elle avait senti que quelque chose n'allait pas, mais il ne l'avait pas fait. Cela ne changerait rien au cours des choses et ce n'était pas la peine de la faire culpabiliser. Elle était la première victime dans l'histoire. Il devait la soutenir, pas la conforter dans ses possibles erreurs. Les choses auraient peut-être été très différentes si elle l'avait fait. Tout ce qu'il demandait c'était du temps, et ils ne semblaient pas en avoir. Sa gorge était tellement nouée qu'il ne disait rien, de peur de craquer devant elle, de peur de ne pas pouvoir parler.

Il secouait lentement la tête. Une frisson lui parcourait l'échine lorsqu'elle nichait son visage dans le creux de son cou. Les yeux fermés le temps de quelques secondes, il savourait la sensation de l'avoir contre lui. - Même si je le voulais, je ne pourrais pas t'en vouloir et tu le sais. Il resserrait son étreinte autour d'elle. Il ne savait pas quoi penser, Avalon, il se retrouvait penser. Cette sensation étrange, l'impression que tout ça n'était qu'un mauvais rêve, que rien n'était en train d'arriver. Il n'arrivait pas à assimiler le fait qu'elle était malade et qu'elle allait le laisser. Le scénario lui semblait tellement irréaliste, il n'arrivait pas à y croire. C'était à ce moment précis qu'il se rendait qu'ils avaient tout gâché en se séparant dans leur jeunesse. Tant d'années balayées du revers de la maison qu'ils auraient pu passer ensemble. Sa respiration s'accélèrait lorsqu'elle mentionnait l'enfant qu'elle portait. Il n'arrivait pas à croire qu'elle allait fonder une famille avec Ash, celui qu'elle refusait d'épouser depuis des années. Sa mâchoire se crispait à cette pensée. Depuis six mois, qu'elle murmurait. Au début, il ne réagissait pas, l'imaginait avoir un enfant avec Ash lui donnait la nausée, puis le calcul se faisait rapidement dans son esprit. Il y a six mois, ils s'étaient laissés aller dans les bras l'un de l'autre après tant d'années séparés. Il retenait sa respiration quelques secondes réfléchissant aux possibilités, mais il préférait ne pas y penser. Après tout, ce n'était qu'une seule nuit. Il chassait ses doutes d'un mouvement de tête. - Ash va être ravi, lui qui veut des gosses depuis des années. lâchait-il sèchement s'en le vouloir. Il le détestait, Ash. Même s'il n'avait pas de réelles raisons de le faire. Après tout, il n'avait rien à lui reprocher, à part le fait d'être tomber amoureux de Judith. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir, surtout pas lui. Comment ne pas tomber pour elle ?

Ses paroles lui faisaient l'effet d'un coup de couteau en pleine cage thoracique. Il refusait d'accepter le diagnostique, il avait envie de lui crier qu'elle pouvait toujours se battre, qu'elle pourrait guérir, mais au fond, il savait qu'il était trop tard. Pour elle, pour eux. Trop de temps perdu, trop de fierté mise en avant. Il avait toujours eu l'impression qu'ils avaient été maudits, condamner à ne jamais pouvoir vivre leur amour, et cette hypothèse ne faisait que se confirmer. - Ne dis pas ça, s'il te plait. Il la suppliait. Avalon il savait ce que c'était de grandir sans sa mère, mais pour le moment il ne pensait pas au gamin, il pensait à elle. Un soupir s'échappait d'entre ses lèvres alors qu'il posait son front contre le sien. Il ne pouvait rien faire, rien dire qui puisse la soulager, la sauver. Il ne craquerait pas devant elle, il se devait de rester fort. Rien ne servait de pleurer. Pleurer ne la ferait pas rester auprès de lui. Pourtant, la sentant sangloter contre lui, il aurait juré que ça le délivrerait d'un poids. Il avait envie d'hurler devant cette situation si injuste. Bordel, il en voulait au monde entier.